Dans cet article, j’ai voulu approfondir la question que l’on se pose tous : comment le corps guide-t-il le Kinésiologue à travers la séance ? La recherche scientifique est limitée sur le sujet et n’a pas encore toutes les réponses – ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas ! J’ai voulu compiler les infos qui me parlaient et mes réflexions à ce sujet. Cet article n’a absolument rien d’officiel, et vous invite à plonger dans les neurosciences.

Il y a encore quelques siècles, le soleil se levant à l’est et se couchant à l’ouest, puis la Lune changeant constamment de position, le paradigme scientifique (cadre de référence) reconnaissait que les astres tournent autour de la Terre qui était donc le centre de l’Univers, et plate, soit dit en passant. Ce qui était admis pour vérité à une époque, a fini par être déconstruit par la suite. En cela, j’invite tout un chacun à garder un esprit ouvert, car ce qui est vrai aujourd’hui, pourrait bien évoluer demain. Ce qui n’a donc pas encore été démontré scientifiquement (c’est toujours plus facile lorsqu’il y a de la matière visible), n’est donc pas pour autant moins existant.

Lors d’une séance de Kinésiologie, il y a deux écoles : les Kinésiologues qui questionnent le corps à voix haute en attendant une réponse musculaire, et ceux et celles dont je fais partie, qui l’interroge à voix basse ou en silence. Je préfère personnellement cette deuxième façon de faire car ainsi le mental, qui entendrait les questions à voix haute, ne peut faire barrière, il n’y a pas d’influence consciente du Test Musculaire. De plus, il n’est pas toujours nécessaire ni indiqué (par le Test Musculaire, donc le corps, donc la mémoire corporelle) d’en parler avec la personne, d’échanger sur les notions que le corps peut mettre en exergue lors d’une séance.

La Kinésiologue ne fait aucune interprétation, son rôle n’est que de mettre en lumière les notions et blocages liés, et qui ont besoin de l’être au moment de la séance. Interpréter ces notions ne peut être fait que lorsque nous les abordons verbalement, et uniquement par la personne qui est sur la table. Pourquoi ? Parce qu’un simple mot, « blanc » par exemple, aura une connotation, une association différente d’une personne à l’autre : mariage, hôpital, neige, œuf, etc. Vous me suivez ? En Kinésiologie, il s’agit de votre histoire, de l’histoire de la personne qui vient consulter.

Par ailleurs, les choses n’ont pas toujours besoin de repasser par la case Conscient pour que le corps s’en libère. C’est d’ailleurs pour cela que l’on peut dire qu’il n’est pas forcément nécessaire de revivre un traumatisme pour s’en défaire et passer à autre chose. Ceci est vrai en Kinésiologie ainsi que dans d’autres pratiques telles que l’EMDR ou l’hypnose par exemple, ce que j’ai pu constater de ma propre expérience. Surprenant, mais ça fonctionne. Alors quand c’est le cas, pas d’affolement, ce n’est pas non plus qu’il y a forcément eu un méga trauma, on calme son petit mental, et on se soulage de ce poids que nous inflige notre besoin parfois exacerbé de compréhension : c’est ainsi que ça devait (se) passer ! L’objectif est que ce qui était un sujet problématique, envahissant ou entravant ne le soit plus à la fin, afin de pouvoir retrouver harmonie et équilibre, capacité de choix, et ainsi avancer sereinement dans sa vie. Prenez-le comme une opportunité de relâcher la pression et faites confiance à votre corps qui est votre meilleur allié, il joue en votre faveur lorsqu’on l’écoute. 🙂

Ceci étant dit, je tiens à préciser que je ne dénigre en aucun cas les praticiens qui posent les questions au corps à voix haute, c’est tout aussi juste et cela appartient à leur pratique et approche. Nous avons simplement des méthodes de travail différentes, mais pour en avoir consulté dont c’était le cas, cela n’enlève aucunement le bénéfice de la séance. Une belle occasion de cesser de (se) comparer !

Vous me direz alors, « oui mais comment le corps – et en l’occurrence le muscle indicateur (ou référent) – sait-il de quoi vous parlez ? ». Ce à quoi je vous répondrai en reprenant les mots d’Albert Einstein : « Tout est énergie, et c’est là tout ce qu’il y a à comprendre dans la vie »… Facile, hein! Chaque pensée a sa fréquence et émet des ondes, qui interagissent avec l’énergie de la personne qui consulte, qui reçoit ces messages de façon énergétique, vibratoire et sans doute même électrique. Ce sont mes croyances et ce que je ne cesse de constater en séances, mais ceci est en réalité une vulgarisation de phénomènes biologiques et naturels bien plus complexes, dont nous n’avons encore qu’une compréhension scientifique limitée. J’ai quand même voulu rassembler ce que j’ai pu trouver sur le sujet.

Au début des années 1920, Ferdinando Cazzamalli (neuropsychiatre italien), Hans Berger (neurologue et physiologiste allemand) et Vladimir Bechterev (neurologue, neurophysiologiste et psychiatre russe) travaillent à la mise en évidence des courants électriques issus de l’activité cérébrale. Ils pensent alors que ces courants sont à l’origine de la transmission d’informations entre individus (télépathie). On parle d’ondes cérébrales ou courants électroencéphaliques, dont l’intensité est mesurée comme proportionnelle à celle de l’émotion ressentie. Les ondes électroencéphaliques émises par le cerveau se propagent dans l’air de la même façon que les ondes électromagnétiques du wifi ou de nos objets connectés sans fil. 

Ces travaux leur valurent plusieurs critiques à l’époque, notamment du fait que des phénomènes de télépathie ait pu être constatée entre deux individus électromagnétiquement isolés (caisson, sous-marin…). Néanmoins, la perception et mesure de ces ondes avait bien eu lieu, et cela constituera les bases de l’électroencéphalographie. La télépathie constatée n’est donc pas remise en cause en tant que telle, mais ces mécanismes restent obscures.

En 1934, Edgar Douglas Adrian, médecin et électrophysiologiste britannique, reprend et complète les travaux d’Hans Berger pour mettre au point l’électroencéphalogramme (EEG), appareil permettant la mesure et l’étude des courants électriques cérébraux. Pour information, Edgar D. Adrian a reçu avec Charles Scott Sherrington le Prix Nobel en 1932 pour leurs travaux sur la compréhension du fonctionnement des neurones, et leurs travaux sont considérés comme faisant partie des bases de la neurobiologie moderne. Dans les années 1950, l’utilisation de l’EEG devint courante dans le milieu médical, dans un premier temps pour diagnostiquer l’épilepsie. Aujourd’hui, il permet d’étudier les fonctions neurologiques de patients atteints de diverses pathologies neurologiques ou défaillances psychiques, de cartographier les zones du cerveau et de mieux comprendre les mécanismes cérébraux en neurosciences.

Concernant la conscience, Benjamin Libet, scientifique pionnier sur le sujet et chercheur à l’Université de Californie à San Francisco, proposa l’hypothèse suivante en 1994 : « la conscience serait un champ d’énergie n’appartenant à aucune catégorie de champ physique connu (électromagnétique, gravitation, etc.) ». Ce qui explique pourquoi l’isolement électromagnétique n’empêchait pas la transmission d’informations entre individus dans les expériences de notre trio de 1920. Mais savoir ce que ça n’est pas ne permet pas pour autant de déterminer ce que c’est. Quel est donc la nature de ce champ d’énergie, et pourrait-il avoir un lien avec le fonctionnement de la Kinésiologie, et plus largement des pratiques énergétiques ?

Johnjoe McFadden, généticien moléculaire à la faculté de la santé et des sciences médicales de l’université de Surrey, a quant à lui mis au point la « théorie du champ d’information électromagnétique conscient » dans ses recherches sur l’origine de la conscience au début des années 2000. Autant dire que la recherche bat son plein et que plusieurs pistes sont explorées, et c’est à force de recherche que l’on arrive à de nouvelles hypothèses, que l’on validera ou invalidera, et qui feront avancer notre compréhension, notre paradigme scientifique.

La théorie de MacFadden se base sur un fait scientifiquement prouvé et observable : quand les neurones cérébraux et du système nerveux s’activent, ils envoient un signal électrique dans les fibres nerveuses, ainsi qu’une impulsion d’énergie électromagnétique dans l’ensemble des tissus environnants. Cette énergie contiendrait les mêmes informations que les signaux nerveux, sous forme d’une onde d’énergie dénuée de matière. Electromagnétique ou pas alors, cette conscience?

Ruper Sheldrake, chercheur en biochimie, physiologie et parapsychologie, rejoint les idées de MacFadden et soutient l’hypothèse d’un champ morphogénétique. En voici la définition : « champ hypothétique qui contiendrait de l’énergie ou de l’information, sans être constitué de matière ». Ce champ n’étant pas (encore) observable, c’est la principale raison pour laquelle il est jusque là scientifiquement rejeté, à défaut de pouvoir être constaté. Il s’agit donc là d’une croyance, que nombre de chercheurs travaillent à scientifiquement valider, car beaucoup de phénomènes permettent aujourd’hui d’en concevoir l’existence. Cependant, il faudra probablement pour cela une découverte scientifique permettant de représenter ce champ d’énergie dans la matière, de le mesurer et de l’étudier. La recherche a donc encore de belles années devant elle en ce qui concerne l’étude des champs d’énergie humaine, le fonctionnement du cerveau et de la conscience. Peut-être s’appuiera-t-elle sur des phénomènes observables chez les animaux, tels que les tortues qui reviennent pondre sur la même plage que celle où elles sont nées après s’être perdues des années dans l’immensité des océans, ou encore les papillons monarques qui migrent grâce à une « boussole magnétique »…

Le cerveau reste encore un mystère dans bien des aspects. Je me plais d’ailleurs à dire que nous en savons plus sur la Lune que sur notre propre cerveau ou encore notre conscience… et j’ai certainement entendu ça quelque part 🙂 Il y a d’ailleurs actuellement beaucoup de chercheurs travaillant à comprendre les origines de cette conscience, et le livre de Stéphane Allix « Nos âmes oubliées » en parle de façon très informée.

Ces sujets me passionnent comme vous l’aurez sans doute compris, j’ai toujours été fascinée par ce que j’appelle l’existant inexplicable. Mais revenons-en à la Kinésiologie. Le contact physique entre la main de la Kinésiologue et le corps de la personne (généralement l’avant-bras), permet de connecter un système nerveux à un autre, par signal électrique au travers des fibres nerveuses (cf travaux de MacFadden). On parle de conductivité de la peau. La peau, organe sensoriel par excellence, est innervée par le système nerveux cutané, qui appartient au système nerveux périphérique. Ce dernier est composé d’une voie afférente (qui reçoit des informations), et d’une voie efférente (qui en émet), et est relié au système nerveux central (encéphale + moelle épinière). La peau présente donc de nombreux récepteurs et émetteurs nerveux, ce qui nous permet notamment de ressentir le chaud, le froid, le picotement, etc.

On pourrait alors parler de conductivité de l’information, à la fois électrique par le toucher et le système nerveux cutané, et potentiellement morphogénétique par les ondes imperceptibles de nos pensées. L’information verbale n’est selon moi qu’une façon de leurrer le mental, car je ne vois pas plus comment un muscle pourrait répondre à une question orale, à moins que la personne testée ne décide de consciemment faire tenir ou se relâcher son muscle. Or, tout stress engendre une baisse de tonus musculaire, la base de la Kinésiologie, et même chez un rugbyman, quand ça lâche, ça lâche. 🙂

Pour ce qui est de la pratique, il est essentiel d’être centrée sur l’instant présent et le travail effectué avec la personne, d’être le plus neutre possible et sans attente quelconque, afin de capter les réponses du corps de la personne sans interférer. Il est important de bien respirer et être bien hydrater, pour la Kinésiologue comme pour la personne qui consulte, afin que la « communication (question/réponse du tonus musculaire) soit fluide. Et il va sans dire que cela nécessite de la pratique, de la pratique, et encore de la pratique. Ainsi que d’adopter une posture d’accompagnement adéquate.

Après m’être un peu perdue dans les méandres de la science et avant de vous laisser, je souhaiterais vous partager une vidéo du CNRS qui parle de bioélectromagnétisme. Cela va bien au-delà de la Kinésiologie puisqu’il est question de technologie, mais nous sommes toujours dans l’énergie : https://images.cnrs.fr/video/6621

Merci de m’avoir lue jusqu’ici, n’hésitez pas à m’envoyer vos commentaires et questions, et une précision pour terminer : j’utilise le terme Kinésiologue au féminin car 1) je suis une femme et 2) ça change un peu ; mais il s’agit bien d’une pratique mixte 😉

Laurie-Anne D.