Pour ce premier article, j’avais à cœur de vous parler plus en détail du Test Musculaire et de ses origines. Lors de mes recherches sur la Kinésiologie, je m’étais penchée sur la question et ne trouvais que peu de ressources relatant toute l’histoire. Cet article lui est donc consacré. Bonne lecture!

Pour établir la communication avec la mémoire corporelle, la Kinésiologue utilise le Test Musculaire. Il consiste en une légère et brève pression émise à la main sur un muscle sain et indolore en légère contraction sans forcer : on parle de muscle indicateur ou muscle référent.

La réponse se fera de façon binaire : oui / non, test faible / fort, mais il ne s’agit pas là d’évaluer la force de ce muscle, sinon d’avoir des indications sur les stress, car tout stress engendre une baisse de tonus musculaire…

 

Le Test Musculaire a d’abord été développé au début du XXème siècle par le Dr R.W. Lovett, chirurgien orthopédiste, afin d’évaluer les handicaps moteurs et lésions nerveuses de ses patients atteints de poliomyélite. Il établit alors un système d’évaluation du tonus musculaire sur une échelle de 1 à 3, qui fut ensuite repris puis étoffé de 1 à 5 par Florence et Henry Kendall dans les années 1940. Ces derniers publièrent d’ailleurs leurs travaux dans un ouvrage devenu depuis une référence en la matière : « Muscles Testing and Functions ». Dans les années 1960, le Dr George Goodheart – chiropracteur à Détroit – se pencha sur les travaux des Kendall. Ses travaux de recherche et d’observation lui permirent d’établir que tout stress engendre une baisse de tonus musculaire. Il fit d’abord le lien entre le tonus de certains muscles et l’état de santé de certains organes chez ses patients, puis, s’intéressant assidûment à la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), il fit la connexion entre muscles, organes, et méridiens de MTC. Il étudia parallèlement les travaux du Dr Bennett (1920) qui avait développé une cartographie de points réflexes sur le crâne, permettant de stimuler la circulation sanguine d’organes associés. Il en fit de même avec les travaux du Dr Chapmann (1930) qui avait mis en évidence que la stimulation de certains points sur le trajet du système lymphatique avait une incidence sur des fonctions organiques – des organes donc. C’est ainsi que le Dr Goodheart élabora la Kinésiologie Appliquée, en se basant sur un test musculaire qualitatif ainsi que sur différentes techniques d’équilibration par stimulation ou contact de points réflexes (de Chapmann ou de Bennett), réservée aux professionnels de santé (médecins, kinés, ostéopathes, chiropracteurs, etc.).

John Thie, également chiropracteur et formé à la Kinésiologie Appliquée de Goodheart, trouvait qu’il était « inutilement coûteux d’attendre l’apparition d’un malaise grave pour prendre soin de sa santé ». Souhaitant créer un outil à l’intersection entre pratique de santé, responsabilité personnelle, conscience et soin de soi, il rédigea avec l’accord du Dr Goodheart un ouvrage destiné à mettre la Kinésiologie à la portée de tous. Il appela cette nouvelle discipline le Touch For Health (TFH ou Santé par le Toucher en français), publié pour la première fois en 1972 et aujourd’hui traduit en plus de 25 langues. C’est sur cette base que s’est ensuite développée la Kinésiologie que je pratique, avec les différentes spécialisations de Kinésiologie, dont le Concept 3-en-1 et le Brain Gym (ou édu-kinésiologie), qui constituent avec le TFH (Touch For Health) le tronc commun de la formation de Kinésiologie en France.

La vocation du Test Musculaire est d’identifier les blocages et stress inscrits dans la mémoire corporelle, de déterminer la/les technique(s) d’équilibration appropriée(s), de libérer ces stress et blocages, et d’évaluer la bonne intégration du travail par le corps. Sa fonction n’est en aucun cas de poser un diagnostic ou d’établir une prescription. Il ne détecte pas si quelque chose est vrai ou faux, ce n’est pas un détecteur de mensonge mais un détecteur de stress. Le cerveau ne faisant pas la distinction entre une situation réelle et imaginaire, le Test Musculaire ne permet pas de valider si telle ou telle situation s’est effectivement produite par le passé. Ce n’est donc pas non plus une boule de cristal. Il ne pourra que permettre d’identifier ce qui a été un stress et s’est cristallisé (émotion, douleur, parole, etc.) en rapport avec un évènement, que cela eût été réel, fortement imaginé ou pris pour réalité (par exemple en ayant eu très peur que ça arrive, par expérience virtuelle ou en ayant vu ou entendu des bribes et en s’étant construit intérieurement la suite sans réellement avoir assisté à la suite d’une scène).

Merci de m’avoir lue et au plaisir de vous accompagner,

Laurie-Anne D.